Sylvie Camensuli - Professeur de Danse Orientale

La danse orientale est considérée comme étant la plus ancienne danse du monde.

Danser en Orient est synonyme de respirer...Toutes les occasions sont bonnes ...

Chaque évènement heureux devient festif,et on en profite pour jouer de la musique et danser dans les maisons, ou avec les amis.

La danse et la musique jouent donc , un rôle très important dans la vie des orientaux.

A l'époque des pharaons, on dansait en Egypte, pour honorer les Dieux ou célébrer la crue du Nil ... Pour rendre hommage à la déesse de la fertilité, Lors d'un mariage, d' une naissance..,  pour fêter 'une réussite.. etc

Au 18ème siècle , en dehors des danses effectuées en famille ou entre amis, il existait 2 styles de danseuses professionnelles :  Les Almeés et les Gawazees.

les Almées  etaient considérées comme nobles. et savantes. Elles savaient chanter, danser,  jouaient d'un instrument de musique, et maîtrisaient l'art de la poésie.

 Elles ne se produisaient jamais en public. Seules quelques unes dansaient , parfois ,à la cour du roi.

Les Gawazees, elles, dansaient, dans la rue, sur les places des marchés, dans les cafés et lieux publics. Elles avaient mauvaise reputation.

 Les Gawazees  (etrangeres en arabe) etaient des Tziganes qui venaient d'Inde. Elles appartenaient à la tribu des Nawars, ( gitans qui ont peuplé la haute Egypte)

Les Français ont découvert la danse orientale lors de la campagne d'Egypte de Bonaparte au début du XIXem siècle.

 Les Almées se sont toutes enfuies à l'arrivée des soldats de Bonaparte. Seules les Gawazees sont restées.

 Les soldats de Bonaparte , en voyant les danseuses gawazees Egyptiennes, se déhancher, et onduler leur bassins devant eux, le ventre souvent denudé,  ont perçu cette danse comme etant une invitation à des plaisirs charnels..A leur retour en France, Ils ont été les premiers à utiliser le terme " danse du ventre" . Les m

œurs de cette epoque etaient très puritaines..La danse orientale était alors très mal vue.

400 danseuses Gawazees ont été décapitées, sur les ordres de Napoléon.

En 1834, sous le régime du sultan Mohammed Ali, elles furent banies et n'ont plus eu le droit de danser .Elles ont du fuir , mais ont continué à danser  clandestinement.

C'est Aux 20eme siècle , que la danse orientale a pris un tournant extraordinaire !

En 1926, madame Badia Masabni, syro-Libanaise, a eu l'idée d'ouvrir, au Caire, un cabaret, qu'elle appela le Casino Opera.

 Elle fit venir des chorégraphes Européens de danse Classique, qui formérent les danseuses Egyptiennes à une danse plus élaborée, plus aerienne. Tout en respectant les bases et mouvements traditionnels et folkloriques  de la danse orientale, les professeurs chorégraphes etrangers y ajoutèrent quelques mouvements et pas classiques..Le costumes 2 pieces à paillettes fit son apparition, ainsi que les accessoires tel que le voile.

                                    Mme Badia Masabni

Samia Gamal, Tahia Carioca, Naïma Akef sont les danseuses de cette epoque,  considérées comme des stars ,elles sont devenues les legendes de la danse orientale. On les retrouve aussi dans les films, le cinema prenant aussi son essor à cette même époque.

                                 
                                                           Samia Gamal     

                                                              Tahia Carioca

                                                           Naïma Akef

Bien que la danse orientale, ait connu un essor considerable,  dans les années 30-40, et bien que les danseuses aient rétabli leur reputation, on ne pouvait danser en public que dans les cabarets ou à la maison.

C'est au début du XXe siecle que le Père de la danse orientale , Monsieur Mahmoud Reda danseur classique et chorégraphe, à révolutionné cet Art ancestral.

                                    Mahmoud Reda et Farida Fahmy

                                    Mahmoud Reda et Farida Fahmy

Aprés avoir sillonné tous les recoins d'Egypte, avec Camera, microphone, enregitreur, photographe, secretaire, couturieres .. traducteur de dialectes , Farida Fahmy ( sa Belle soeur, danseuse Classique) , Aly Ismaïl ( un grand compositeur de musique)  etc.. et aprés avoir etudié les musiques, coutumes, costumes, et danses folkloriques de son pays, dans chaque région, avec l'aide et l'accord du gouvernement... Mahmoud Reda a créer une troupe de danseurs et danseuses, et les a initié à des chorégraphies folkloriques empreintes de pas classiques, ( arabesques, pirouettes, ports de bras, tours...)

En 1959, il  produit le premier spectacle oriental sur scene , avec sa troupe " la troupe Reda" .  Il  presente des chorégraphies folkloriques ,devant un public nombreux,  composé uniquement d'hommes, qui reste silencieux. .

 C'était la première fois que l'on dansait sur scène en Egypte,  au grand  jour, en dehors des ambiance confinées des cabarets...

 Le lendemain, le même public, toujours aussi nombreux,  manifeste par quelques rares applaudissements, un certain interêt..

Et, le surlendemain, les femmes, soeurs, cousines, mères etaient dans le public !! Le Pari etait gagné!!! La danse orientale avait acquis ses lettres de noblesse!

 Après cela, Mahmoud Reda et sa troupe ont  fait quatre tours du monde, se sont produits dans 58 pays. La troupe Reda a dansé  sur les scènes les plus prestigieuses du monde ,telles que  Carnegie Hall (New York, USA), Royal Albert Hall (Londres), Le Palais des congres  (Berlin, Allemagne), Stanislavsky & Théatre Gorky (Moscou, URSS), Olympia (Paris, France) et pour l'organisation des Nations Unies (New York & Geneve).

Beaucoup d'anciens membres de la troupe Reda, sont aujourd'hui des maïtres enseignants : Raqia Hassan, Momo Kadous, Mo Geddawi, Yousry Sharif, et Nesma al Andalus .

                                Les spectacles sur scène  avaient lieu en plein air.

        Merci Monsieur Reda d'avoir élevé la danse orientale au rang des Arts reconnus !!